Château Saincrit - Une Amazone

UNE AMAZONE DANS LA VIGNE AU CHÂTEAU SAINCRIT

Loin des appellations prestigieuses, Florence Prud’Homme a réussi à imposer son vin.
Quand la passion est là, la raison n’a pas sa place.

En 2003, année de la canicule et alors que la crise frappe le vin de Bordeaux, Florence Prud’Homme abandonne le confort du poste d’assistante de direction chez Marie Brizard où elle se sent bien. Elle achète les 4,5 hectares de vignes du château Saincrit à Saint-André-de-Cubzac, bien loin des prestigieux territoires de vin de la Gironde.

Pourtant, il y a là des vignes depuis longtemps et on y fait d’excellents bordeaux. C’est l’ambition de Florence Prud’Homme qui est prête à tout pour y arriver. Même à mettre entre parenthèses l’équitation, sa passion de toujours. « Je suis née à Saint-Gervais, à côté de Saint-André-de-Cubzac. J’avais envie de vivre à la campagne. J’ai trouvé Saincrit. Une propriété pas très grosse et proche de Bordeaux c’est pourquoi les premiers temps, j’ai continué à travailler. »

Fin 2004, elle abandonne Marie Brizard pour devenir ouvrière agricole au château Yon Figeac, grand cru classé de Saint-Émilion. Là, elle apprend le métier pendant trois ans, « sur le tas ».

Toute une gamme
Elle prend ensuite à temps plein la barre de Saincrit. « J’avais la culture des grandes entreprises où on fait toujours des études de marché. Sur la propriété, j’ai fait l’inverse. J’ai fait du vin. Ensuite, je me suis demandée à qui le proposer. J’ai produit 6 000 bouteilles la première année. J’ai vendu tout le reste en vrac. »

Aujourd’hui, Florence exploite 19 hectares, vend 70 000 bouteilles et ne fait plus de vin en vrac. « J’ai progressé de millésime en millésime. Aujourd’hui, j’ai développé toute une gamme avec différentes cuvées, le Fougue, assemblage de cabernet sauvignon et de merlot, le Love & cabernet, en monocépage, le rosé Noctambule et l’Éphémère en blanc. »
Pour identifier sa propriété, elle a mis une licorne sur ses étiquettes. Sauf pour les États-Unis, « les Américains veulent des étiquettes classiques avec des dessins de château ».

Les premières années ont été difficiles. « Il fallait remettre la propriété au niveau, restructurer le vignoble, créer une gamme. » Pour vendre son vin, elle parcourt le monde. « J’ai fait des salons aux États-Unis, grâce à une copine qui a épousé un Américain. Je suis allée au Japon après une rencontre avec un œnologue japonais. »

Elle voyage aussi avec le syndicat des bordeaux et bordeaux supérieurs, notamment à Hong Kong. « Lorsqu’on fait du vin à Saint-André-de-Cubzac, on ne se distingue pas au premier coup d’œil. Pour convaincre, il faut faire goûter le vin. C’est ce qui m’a sauvée. Les débuts ont été difficiles. Aujourd’hui, ça va plutôt bien. »

Elle pratique l’agriculture raisonnée, s’est engagée dans le SME (Système de management par l’environnement) avec le CIVB pour être certifiée ISO 2014. Elle envisage même de reprendre un jour l’équitation roupe bordelais est constitué de six musiciens (deux guitaristes, un bassiste, un pianiste, un batteur, un saxophoniste), tous amateurs passionnés de musiques jazz, blues, bossa. De Herbie Hancock à Antonio Carlos Jobim en passant par Kenny Burell, Benny Goldson ou Charlie Parker, ils revisitent les standards qui ont marqué la musique du XXe siècle.

555 Chemin du Peuy, 33240 Saint-André-de-Cubzac
+33 06 07 16 47 53